Tandem

Tandem prouve que le vivre ensemble à Vence est un art à la portée de tousEva, Paul, Léa, Houda, Valérie, Barnabé, Nadia, Jeff, Luis….ne se connaissaient pas ou se croisaient sans se voir et peut-être se souriaient-ils sans se parler… Ils sont cultivateur, artiste, boulanger, banquier, céramiste, diététicien, fonctionnaire, facteur, retraité, boucher, poissonnier, étudiant, serveur, musicien…Ils ont en commun d’appartenir à un territoire et de s’être trouvés à Vence l’été 2015.Leurs univers se sont télescopés en un cliché.
 
Leurs destins se sont associés en un clic.Ils ont été réunis et affichés sur les murs de Vence grâce au photographe-artiste Frédéric Pasquini et à son projet original de rassembler des Vençois que tout semblait opposer.
 
Deux cents Vençois, rencontrés au hasard du chemin, au détour d’une rue, devant leur lieu de travail, de passage ou d’habitation, forment des TANDEMS, des couples improbables, unis pour la vie, immortalisés par l’artiste.
 
Deux cents Vençois, âgés de dix mois à quatre-vingt-quinze ans, deux chiens Troy et Diamant, se sont retrouvés côte à côte, par hasard. En un instant, ils ont regardé dans la même direction, ils ont partagé le même objectif, le même angle de vue.Les focus artistiques de Frédéric Pasquini mettent en scène et en union des Vençois dans leur cadre de vie.Ils réunissent des inconnus dans des lieux familiers.Tous ces Vençois, sont ensemble, les héros, les sujets et les modèles d’une oeuvre collective unique.
 
Une vaste mosaïque de visages, plus ou moins familiers, d’abord exposée dans l’espace urbain -de la rue SaintVéran à la place Godeau, du passage Cahours au Lavoir de l’avenue des Poilus- et aujourd’hui assemblée en un livre d’art. C’est à Vence, que Frédéric Pasquini a choisi, de créer ce concept, ces ‘’Tandems’’ insolites, ces unions spontanées. Son acte créatif est inspiré par l’inconnu appelé ‘’l’autre’,’ ou encore ‘’les gens’’ de la rue. Une belle illustration de la diversité, des contrastes culturels, sociaux, professionnels ou générationnels qui composent l’âme d’une Ville.
 
Par l’image, cette exposition a franchi les distances et effacé les différences.En ôtant les barrières, les freins et les peurs, cet art de la rue a rapproché des horizons contraires. La rueest transformée en un laboratoire urbain, un lieu d’innovation.Voilà comment un acte artistique combat les clichés, pour tisser du lien et nouer des amitiés.Ces photos gomment les différences pour ne refléter que la fraternité et la bienveillance.Ce témoignage sociologique et citoyen illustre le vivre à Vence et le vivre ensemble qui me sont si précieux.Ils donnent une unité et une mémoire commune.Aujourd’hui et à jamais, ces rencontres, ces regards, ces sourires font oeuvre ensemble.
 
Loïc DOMBREVAL
Maire de Vence
Président du SIVOM du Pays de Vence
Vice-président de la Métropole Nice Côte d’Azur
Conseiller Régional Provence Alpes Côte d’Azur

Le bal de la rose

Le bal de la rose n’est pas qu’une simple exposition photographique. C’est tout d’abord une rencontre entre deux artistes : Frédéric Pasquini et Magali Revest.

Deux univers, deux regards, l’un graphique et l’autre photographique, cette proposition d’exposition favorise la mise en perspective des médiums dans une installation scénographique inédite. Elle nous fait partager et découvrir un moment de vie de ces artisans de la rose dans la vallée de Kazanlak…

Elle se nomme « La rose de Damas » (Damascena), elle embaume par son parfum et à des propriétés exceptionnelles, elle est arrivée sur ce territoire au XVIIIe siècle par l’intermédiaire des Turques. L’huile essentielle obtenue après distillation est si raffinée qu’elle est devenue depuis deux cent ans l’emblème national du pays. Pour faire un kilo d’huile de roses, il faut distiller environ 4 tonnes de fleurs. La Rose de Damas s’arrache à prix d’or soit 7000 euros le kilo…

Au moment de la cueillette, le folklore bulgare donne lieu à des mises en scènes « artificielles » où les touristes sont reçus par des bulgares en costume traditionnel. Le folklore touristique s’invite, alors dans ce champ de roses. A la demande des organisateurs de voyages, la durée des festivités s’est rallongée de quelques jours et se tient désormais du 24 mai au 10 juin.

Pourtant, Frédéric choisit de montrer la cueillette par les Roms de cette rose d’exception.

Pour notre regard novice, il s’agit d’un autre folklore : celle d’une communauté Roms très présente en Bulgarie, pauvre et vivant dans des bidons-ville.

Les Tziganes ont encore aujourd’hui des difficultés à se faire reconnaître au sein de la société, pourtant, la cueillette de la rose raconte aussi leur histoire. La population Tziganes compte 600 000 individus en Bulgarie. Ce sont ceux à qui on réserve les salaires les plus bas et les travaux les plus dégradants.

Prêts à sacrifier certaines de leurs « roses », les Tziganes foulent aujourd’hui cette terre pour nourrir leurs familles. Ce bal d’ouvriers joyeux ramasseurs de rose est là pour nous rappeler que l’essentielle de l’humanité est dans la beauté d’un savoir-faire et non la spéculation galopante de quelques-uns qui déconsidèrent le travail des artisans de la terre.

Le titre de l’exposition Le bal de la rose renforce l’engagement des deux artistes qui par leur collaboration souhaite ouvrir aux regards l’arrière du décor de l’industrie du parfum, chasse gardée des plus grands parfumeurs du monde.

Paradoxe de l’histoire, cette vallée est un fief révolutionnaire dans l’histoire Bulgare. De nombreux habitants ont longtemps résisté contre l’occupant Ottoman…